Suite à l’attaque terroriste du camp militaire nigérien d’Inatès, le mardi 10 décembre 2019, ayant causé la mort de 71 soldats, un Sommet extraordinaire du G5 Sahel s’est déroulé le dimanche 15 décembre à Niamey.

Créé lors du Sommet de Nouakchott des 15 et 17 février 2014, le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de coopération régionale entre le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, selon l’accord du 19 décembre 2014. Ayant pour objectifs, entre autres, de renforcer la paix et la sécurité et de lutter contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, le G5 Sahel est une organisation internationale qui peine à être opérationnelle.

Initialement prévue à Ouagadougou, le Sommet se tient finalement à Niamey à la demande des Chefs d’État « pour marquer leur solidarité » au Président Issoufou Mahamadou, au Gouvernement et au peuple nigériens suite à l’attaque terroriste d’Inatès. Les Présidents Tchadien, Burkinabé, Mauritanien et Malien ont exprimé leur compassion et leur soutien en ces termes : « Nous sommes venus ici pour, surtout, encourager nos frères du Niger, en tant que G5, et leur dire que ce combat est un combat de longue haleine » et qu’il faut s’armer de « beaucoup de courage pour vaincre ce terrorisme ».

Les Chefs d’État se sont recueillis sur les tombes des 71 soldats à la base Aérienne 101 de Niamey dans « le carré des martyrs ».

Ce Sommet extraordinaire visait initialement à déterminer une position commune du G5 Sahel à la suite des propos du Président de la République française sur le sentiment anti-français dans ces États et la nécessité d’une clarification sur l’aide militaire et stratégique apportée par la France à ces derniers. Le Président en exercice du G5, M. Roch Marc Christian Kaboré, avait estimé qu’on « doit tenir compte du respect mutuel » et que « le ton et les termes qui ont été utilisés avant l’invitation posent des problèmes. Parce que cela est le contenu des débats qu’on doit avoir ensemble ».

La présence militaire extérieure, notamment française, au Niger fait de plus en plus l’objet d’une contestation au sein de la population nigérienne.

Le Communiqué final du Sommet détermine :

  • la nécessité d’une mobilisation plus importante des ressources internes pour faire face au terrorisme sous toutes ses formes (point 8) ;
  • l’importance et la nécessité urgente d’assurer les services sociaux de base et la présence effective de l’Etat dans les zones fragiles, en veillant à la consolidation du triptyque Peuple-Gouvernement-Forces de Défense et de Sécurité (point 9) ;
  • la volonté d’approfondir la coordination entre la Force Conjointe, les Forces de défense et de sécurité nationales et les forces internationales alliées (point 10) ;
  • le renforcement des alliances pour mieux coordonner les actions stratégiques et politiques (11) ;
  • un appel à la Communauté internationale pour appuyer le G5 (point 13) et aux États de la région (12) ;
  • un appel au Conseil de sécurité des Nations Unies pour placer le mandat de la Force du G5 Sahel sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies et de renforcer celui de la MINUSMA (point 14).

Par L'INESI LE 15 Décembre 2019