Si la réforme institutionnelle au sein de l’organisation panafricaine a supprimé le Sommet en milieu d’année pour le remplacer par un « sommet de coordination » bi-annuel entre la Commission de l’Union africaine (UA) et les Communautés économiques régionales (CER), le Niger a réussi à obtenir un Sommet extraordinaire pour lancer officiellement l’Accord portant création de la Zone de Libre-échange Continentale Africaine (ZLECAf). L’organisation du 12ème Sommet extraordinaire de l’UA sur la ZLECAf est donc un succès diplomatique important pour le Niger qui a mobilisé près de 450 milliards de Francs CFA pour faire face aux défis organisationnels de ce sommet.
Lors du 32e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’UA, en février 2019, le Président de la République du Niger, M. Mahamadou Issoufou, avait présenté, le deuxième rapport d’étape sur le processus de la ZLECAf et ses perspectives futures.
Fort de ce processus et de l’entrée en vigueur de l’Accord, le 30 mai 2019, l’Union africaine a procédé au lancement de la phase opérationnelle de l’Accord sur la Zone de Libre-échange afin de parvenir à la prospérité économique du continent. Pour le Président de la Commission, Moussa Faki Mahamat, « it goes without saying that the most emblematic of the flagship projects of Agenda 2063 is the African Continental Free Trade Area, AfCFTA. The AfCFTA has the ambition…… in the final analysis, to establish a continental market. The idea goes back to 1963, with the establishment of an African Economic Community ».
Pour le Président de la République du Niger, « l’entrée en vigueur de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine est la plus rapide de toute l’histoire des négociations au sein de notre organisation. Cela prouve, s’il en est besoin, l’intérêt que nos peuples et nos États attachent à l’accroissement des échanges intra-africains. Il en est ainsi parce que nos peuples et nos États en connaissent les avantages. Il en est ainsi parce que la Zone de Libre Échange Continentale Africaine est une forte contribution à sortir des 84 milles kilomètres de frontières héritées de la colonisation. Elle permet d’en sortir non pas en redessinant les frontières actuelles, mais en en sortant par le haut, par l’intégration. En éliminant progressivement les droits de douane sur le commerce intra-africain, elle offre, avec un marché de 1,2 milliards de consommateurs aujourd’hui et 2,5 milliards en 2050, des possibilités commerciales immenses, notamment pour les entreprises africaines ».
Le Conseil exécutif de l’UA a tenu également à Niamey sa 35e Session Ordinaire qui est revenu sur la nécessité de renforcer les mesures de contrôle de l’utilisation des ressources budgétaires allouées au fonctionnement et à la mise en œuvre des programmes.
Le Sommet de Niamey a vu également la mise en œuvre de la Première Réunion de Coordination Semestrielle de l’Union Africaine et des Communautés Economiques Régionales (CER). Les CER sont considérées comme des mécanismes privilégiés de développement et d’intégration du continent par l’UA. Dès lors, l’instauration de ces réunions semestrielles, conséquente à la réforme préconisée par le Rapport Kagamé, vise à parvenir à l’effectivité de l’Agenda 2063.
Niamey a ainsi permis aux diverses institutions de l’organisation panafricaine, de poser les jalons d’une Afrique future résiliente et ambitieuse.
Par L'INESI Le 08 Juiillet 2019
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